06 novembre 2006

Primaires au PS : sondage, piques et ralliements

Les 200 000 adhérents du PS voteront le 16 novembre. A quelques jours du premier tour de scrutin, les candidats se démarquent et recueillent les soutiens.

Selon un sondage réalisé auprès de sympathisants socialistes les 25 et 26 octobre, après le deuxième débat télévisé entre candidats à la candidature, Ségolène Royal reste en tête avec 55 % d'opinion favorable, en hausse de 3 points après une perte de vitesse en octobre. Dominique Strauss-Kahn connaît une forte progression de 11 points, à 40 %, tandis que Laurent Fabius gagne 6 points, à 22 %.

Un sondage dont M. Fabius a minoré la portée : "Je serai vraisemblablement deuxième au premier tour et j'espère être premier au deuxième tour", a déclaré l'ancien premier ministre, ajoutant que "les choses sont en train de bouger dans les profondeurs du PS". Soucieux de se démarquer, M. Fabius a considéré "qu'il commence à être possible d'établir des distinctions", assurant qu'il se garderait de toute "critique personnelle". Visant Mme Royal, il a plaidé pour "une gauche qui ose être de gauche et qui ne fabrique pas une espèce de blairisme régionalisé". Il a par ailleurs rejeté la "remise en cause de la carte scolaire" préconisée par Mme Royal, tout comme le "dynamitage de l'université", reprenant des termes de DSK. D'autres propositions de ce dernier ont été épinglées.

DSK a lui aussi voulu limiter l'impact de sondages "qui ne concernent que les sympathisants" et "ne peuvent prédire le vote des militants". "Chaque jour qui passe, la donne change, il y a un mouvement réel", a-t-il déclaré, faisant part de sa "conviction qu'il peut y avoir un deuxième tour (…) très ouvert". Il a critiqué le programme de M. Fabius qui s'appuie "presque exclusivement sur la décision d'Etat (…), insuffisante (…) aujourd'hui". S'il dit partager avec Mme Royal "le fait de vouloir une rénovation du parti, de la vie politique et du pays", il assure ne pas incarner "la même modernité", considérant que "le flux en sa faveur s'est complètement tari". Se voyant déjà au second tour, il distingue, dans un entretien accordé au journal Le Monde, quatre différences avec sa rivale : la priorité économique et sociale, la cohérence social-démocrate des propositions, une présidence engagée et une société de confiance, critiquant chez elle la prédominance de l'ordre, la stratégie "attrape-tout", l'attentisme et son idée de jurys populaires.

DSK était cette semaine dans le Pas-de-Calais, dont le premier secrétaire de fédération, Serge Janquin, est un de ses récents soutiens. L'ancien ministre de l'économie compte aussi sur celui des jospinistes, à l'instar d'Alain Geismar. Bruno Julliard, président du syndicat étudiant UNEF, s'est dit "assez sensible" au discours de M. Fabius, acceptant son invitation à une réunion publique. Jack Lang a quant à lui annoncé, comme le prédisait la rumeur, son soutien à Ségolène Royal. Assurant faire ce choix avec "force, détermination et engagement", il a expliqué que Mme Royal était la seule "en mesure de l'emporter dès le premier tour du scrutin interne", une victoire qui "lui donnera l'autorité morale, l'élan et la force" pour remporter ensuite l'élection présidentielle.

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